Ogawa Kento ×

MON HISTOIRE

Le fait d'avoir beaucoup d'enfants signifie, très souvent, trop peu d'argent pour pouvoir tous les nourrir. Ainsi, dès le plus jeune âge, Kento s'habitua aux privations et à la faim, s'habitua à cette douleur dans l'estomac et à devoir détourner le regard des tentations. Ses parents tenaient une quincaillerie et leurs enfants les y aidaient, partant, mêmes tous jeunes, vers les villages voisins pour y vendre leurs produits. Benjamin de la fratrie, Kento fut élevé dans cet esprit de rigueur, le travail avant tout et inutile de se plaindre des privations. Il en retira un tempérament très travailleur et minutieux, en supportant pas la moindre imperfection dans son travail, et un grand respect pour ses parents qui travaillaient si dur, pour leur offrir la meilleure vie possible. A l'âge de six ans, il fit une rencontre qui allait changer sa vie. Dans son village, Hodukyo, la population était très attachée aux traditions locales et à la religion, jusqu'à bâtir un nouveau temple. C'est là-bas que le tout jeune Kento fit la rencontre de Kazuki, le moine nonce, un vieil homme très bourru et à cheval sur les règles. Un lien se noua entre eux, mélange étroit entre affection, respect, admiration et amitié un peu étrange.

Kazuki était comme un grand-père, pour lui. Le moine lui fit toute son éducation religieuse et l'initia même à l'écriture et la lecture, considérant que tout enfant avec un esprit assez aguerri pouvait se permette d'apprendre ces leçons. Chaque matin, avant le travail, et chaque soir jusque tard dans la nuit, on retrouvait Kento au Temple, à suivre ces leçons. Ses parents ne disaient rien sur le sujet, heureux qu'au moins un de leurs enfants ait une éducation, eux qui n'avaient pas les moyens pour payer une école ou un précepteur. Armé de cette éducation et de ce que ses parents lui avaient appris, Kento décida alors de se spécialiser dans la fabrication et la création d'amulettes religieuses, de statuettes, de supports de prière et de tout ce qui pouvait être utilisé par les fidèles des Temples pour les prières et les offrandes. Encouragé par Kazuki, qui jugeait que bien trop peu d'artisans s'adonnaient à cette pratique, il élargit peu à peu sa sensibilité artistique, à mesure de ses créations, commençant à les vendre aux fidèles aux entrées des temples.

Il vivait ainsi, se consacrant à ce qui était devenu une passion, tout en aidant sa grande famille à subvenir à leurs besoins. Bien sûr, tout n'était pas rose, il y avait des querelles avec d'autres familles ou classes sociales, des grosses difficultés économiques, des problèmes avec la nature elle-même, la vie ne pouvait pas être considérée comme facile. Mais elle lui plaisait ainsi, c'était l'essentiel.

DERRIERE L'ECRAN ×